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06/01/2025
En 2025, contre l’idéologie de la régression des droits et du contrôle systématisé, pour une société aux solidarités renforcées, construisons l’alternative républicaine et sociale
L’actuel Président de la République fait mener avec constance par ses Premiers ministres et leurs gouvernements, des politiques de droite caractérisées par des mesures épargnant les plus forts et les favorisant fiscalement. « En même temps » la réduction des moyens des services publics, ressource essentielle pour tous nos concitoyens, aggrave encore plus fortement la situation des plus démunis.
Les désaveux populaires subis par le macronisme se succèdent de façon franche et massive, de la crise des gilets jaunes (2018-2019) aux défaites électorales majeures lors des élections européennes puis législatives (juin-juillet 2024), en passant par le rejet massif de la réforme des retraites (2023). La sanction parlementaire à l’encontre du gouvernement BARNIER (décembre) – la précédente censure d’un gouvernement remontant à 1962 –, ne pouvait surprendre personne puisque celui-ci proposait de mener la même politique … en pire.
Le nouveau gouvernement semble suivre le même chemin : quid de la souveraineté alimentaire et industrielle, de la recherche et de l’enseignement, des investissements vitaux pour l’avenir ? De plus, au vu de la composition du gouvernement BAYROU, le volet social s’annonce comme devant rester un parent pauvre des politiques publiques. N’est-il pas significatif que le nouveau Premier ministre fasse revenir en même temps au gouvernement un ancien Premier ministre qui a conduit dès 2014 une politique d’austérité dans le cadre d’une Union européenne disciplinaire sur le plan budgétaire, et un ancien ministre du Travail qui jouait déjà, à la même époque, de la provocation en appelant à ce que Pôle Emploi renforce ses contrôles pour s’assurer « que les gens cherchent bien un emploi », alors que c’est l’emploi en nombre et en adéquation aux besoins qui manque ? Les politiques menées en direction du monde du travail n’échappent pas au carcan de l’idéologie dominante, néolibérale et autoritaire, aux politiques de réduction des moyens et des droits, aux contrôles bureaucratiques systématisés, à la suspicion sciemment entretenue à l’encontre de nos concitoyens privés d’emploi.
Dès la première élection du Président Macron, le MRC pouvait relever que le budget subissait des coupes venant réduire les moyens de Pôle Emploi, des missions locales ou de l’AFPA (formation des adultes). Début 2024, après la nomination d’un nouveau Directeur général proche du président de la République, Pôle emploi, opérateur public de l’emploi créé en décembre 2008 par la fusion de l’ANPE et du réseau de l’assurance chômage (Assédic), a été transformé en France Travail avec un objectif affiché de « faire mieux avec moins », un élargissement de ses missions, et une modification de dispositifs suivant les directives de loi dite « pour le plein emploi » (décembre 2023).
A compter de janvier 2025, toutes les personnes sans emploi sont appelées à s’inscrire à France Travail, dont les allocataires du RSA et leurs ayants droit, les personnes accompagnées par Cap emploi, les jeunes suivis par les Missions locales. On estime à 1,3 million les personnes supplémentaires à suivre. Les agents de l’opérateur voient augmenter leurs « portefeuilles » surchargés alors même qu’ils travaillent déjà dans des conditions très difficiles. C’est dans ce contexte que ceux qui président aux évolutions de l’opérateur public souhaitent s’appuyer sur des gains d’efficience (suivant la novlangue) avec recours aux algorithmes et à la soi-disant « intelligence artificielle » (oxymore désignant en l’espèce une trieuse) pour orienter les inscrits au sein du Réseau national pour l’Emploi, mais aussi renforcer le recours à la sous-traitance et aux opérateurs privés de placement, et se dispenser d’environ 2900 postes d’ici 2027.
L’effet ciseau – augmentation des besoins d’accueil et d’accompagnement, restriction des moyens disponibles pour accueillir et accompagner – est flagrant. Les remises en cause des droits sont soulignées par la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH). Et les évolutions en cours tendent à faire porter sur les bénéficiaires des prestations sociales la responsabilité des situations dans lesquelles ils se trouvent, alors qu’ils n’ont bien évidemment aucune prise sur la situation économique – locale ou globale – dont la dégradation se manifeste par l’accumulation des plans sociaux et défaillances d’entreprises…
Où en est la promesse républicaine quand on refuse farouchement d’augmenter les impôts des ultra-riches mais qu’on accable de mesures vexatoires et appauvrissantes les plus en difficulté ?
Le MRC tiendra son Congrès national en 2025 et portera des propositions afin de construire une alternative républicaine et sociale incluant un modèle social progressiste, la défense du monde du travail et la réindustrialisation, une véritable politique de l’insertion et de l’emploi, une société aux solidarités renforcées, des services publics financés à la hauteur des besoins et pleinement mis en œuvre dans l’intérêt de tous nos concitoyens.
05/12/2024
La censure soldant l’échec du gouvernement Barnier était inéluctable. En effet le budget proposé, sur fond de violente austérité, ne répondait ni aux aspirations des Français telles qu’exprimées lors des élections législatives, ni aux mesures indispensables au redressement industriel du pays. La feuille de route tracée par le Président de la République, exigeant la poursuite de la politique menée depuis 7 ans, refusant d’ouvrir les yeux sur les conséquences désastreuses des diminutions d’impôts répétées en faveur des plus riches, et se soumettant aux diktats de la Commission Européenne, enfonce la France.
L’heure est à la constitution d’un gouvernement de salut public. Emmanuel Macron ne peut plus faire comme si sa politique n’avait pas été désavouée, réduisant son audience à un petit tiers des suffrages exprimés. Pour respecter le vote des Françaises et des Français, il est temps de nommer une personnalité issue de la gauche, capable de rassembler largement et empreinte de l’esprit de responsabilité qui s’impose dans cette période d’instabilité créée par une dissolution irréfléchie.
Le travail du prochain gouvernement devra se concentrer sur les urgences, les aspirations majoritaires et le redressement national :
- CONSTRUIRE POUR NOTRE AVENIR ET NOTRE SOUVERAINETÉ : Produire des richesses en France, ré-industrialiser, investir dans l’éducation et la recherche, produire une énergie décarbonée s’appuyant sur un mix nucléaire-renouvelable
- PROTÉGER LES FRANÇAISES ET LES FRANÇAIS : grâce à un modèle social qui a fait ses preuves (santé, service publics, retraites, pouvoir d’achat…) et en donnant à la justice et à la police les moyens de fonctionner dignement
- REDONNER GOÛT À L’EXERCICE DÉMOCRATIQUE : en instaurant la proportionnelle, en facilitant l’usage du référendum, en revoyant l’équilibre des pouvoirs entre le parlement et le Président de la République, mis à mal par toutes les réformes depuis plus de 20 ans.
Les postures purement comptables, confondant dépenses et investissements d’avenir nous mènent dans le mur. Elles ne permettent pas d’assurer la cohésion de la communauté de citoyens qui constitue le peuple français. Elle vide de sens notre république démocratique, laïque et sociale qui est pourtant un creuset précieux pour l’intégration de tous. La République est un projet ambitieux, exigeant, fondé sur la souveraineté, le progrès social, les libertés publiques, le droit à la sécurité à l'intérieur comme à l'extérieur. Il est grand temps de reprendre le fil du meilleur de notre histoire.
07/11/2024
L’élection présidentielle américaine place Donald Trump dans une situation de forte légitimité à la tête des Etats-Unis.
Son discours et son comportement souvent outranciers et provocateurs ne semblent pas l’avoir affaibli mais au contraire renforcé, auprès d’un électorat, notamment au sein des couches populaires américaines, en proie à un sentiment d’insécurité économique et culturelle, et d’inquiétude sur l’avenir de l’hyperpuissance américaine.
Sachons tirer leçon, en France, de ce à quoi nous avons pu assister en observant ces dernières années la démocratie américaine, où trumpisme et wokisme sont apparus comme les deux faces d’un débat public malade par lequel nous sommes hélas largement contaminés.
Face à ces deux courants, la pensée universaliste née des Lumières françaises reste puissante et moderne : à nous de l’affirmer dans notre pays et de la faire rayonner à nouveau.
Avec l’élection de Donald Trump, la tentation américaine risque d’être celle de l’isolationnisme, comme ce fut le cas dans des périodes troublées de l’Histoire.
Pour la France et l’Europe, l’un des enjeux sera celui de renforcer les leviers de souveraineté économique, commerciale et monétaire afin de ne pas se contenter de subir la tenaille d’un affrontement entre les États-Unis et la Chine.
La France, seule puissance de l’Union européenne détentrice de la dissuasion nucléaire, devra jouer son rôle dans le concert des nations.
Conserver et renouveler le lien historique avec notre plus ancienne nation alliée, avec laquelle nous partageons l’idéal de la Liberté, cible de nombreux ennemis communs.
Promouvoir, aux côtés des autres nations européennes, des rapports francs avec les Etats-Unis pour défendre fermement les intérêts de la France et ceux de l’Europe, seront nos défis.
Dans un monde instable et une France incertaine de son avenir, sachons affronter les secousses, défendre notre capacité d’influence pour retrouver le cap de la prospérité et affirmer le message républicain et universaliste du peuple français.
Ladislas Polski,
Vice-président MRC aux Relations Internationales
14/10/2024
Le 16 octobre 2020, le professeur d’histoire-géographie Samuel Paty était assassiné par un terroriste islamiste et djihadiste pour avoir fait un cours à ses élèves sur la liberté d’expression dans le cadre de l’enseignement moral et civique. En 2020 en France, un hussard noir de la République a donc été tué pour avoir montré des caricatures à des élèves, tout en prenant le soin de leur préciser au préalable qu’ils pouvaient détourner le regard s’ils étaient heurtés ou choqués.
L’école de la République a été attaquée ce jour-là dans ce qu’elle transmet de plus précieux : la connaissance éclairée qui permet aux élèves d’accéder au savoir émancipateur, de s’affranchir des dogmes et de l’obscurantisme religieux, et de devenir des citoyens capables de participer au débat démocratique et à l’échange d’arguments fondés en Raison.
Il faut rappeler, pour que ce genre de tragédie ne se reproduise jamais, l’engrenage mortifère qui a conduit à l’assassinat du professeur Samuel Paty : mensonge d’une élève relayé par des parents et par des prédicateurs islamistes sur les réseaux sociaux ; abandon d’une partie de ses collègues enseignants (dont les valeurs et principes qui les animent devront tôt ou tard être interrogés) et de sa hiérarchie selon la logique désormais bien connue du « pas de vagues ». Conformément à sa logique clientéliste et communautariste, rappelons aussi le silence assourdissant d’une partie de la classe politique, mais aussi d’organisations syndicales dont certaines ont refusé de s’associer à l’hommage à Samuel Paty, sous couvert de lutte contre « l’islamophobie ». Enfin, n’oublions pas le rôle joué par certains intellectuels de premier plan, dont un professeur au Collège de France n’hésitant pas à sous-entendre que l’enseignant aurait commis « une faute » en montrant les caricatures aux élèves.
Trois ans plus tard, le 13 octobre 2023, le professeur de lettres modernes Dominique Bernard était lui aussi assassiné dans des circonstances similaires.
A l’heure où chaque année 100 000 enseignants sont menacés ou agressés en France (comme ce fut encore le cas dernièrement à Tourcoing), et où les atteintes à la laïcité ont augmenté de 120% en 2023, la République doit plus que jamais se montrer ferme et intransigeante face au séparatisme islamiste pour protéger les enseignants qui la font vivre au quotidien. La laïcité « à la française », républicaine, universaliste et profondément intégratrice n’est pas négociable et ne saurait être comparée ou confondue avec le modèle multiculturaliste anglo-saxon – que certains par stratégie électoraliste appellent de leurs vœux – qui juxtapose les communautés entre elles. La loi de 2004, qui a considérablement apaisé les relations sociales au sein des établissements scolaires doit être strictement respectée et réaffirmée chaque jour. La loi confortant le respect des principes de la République de 2021 aussi.
Trop de « oui, mais » ont été entendus. Le Mouvement Républicain et Citoyen exprime sa solidarité envers les familles de Samuel Paty et Dominique Bernard et réaffirme son attachement sans faille à la lutte contre l’islamisme et au redressement de l’Ecole Républicaine qui doit rester le lieu de la transmission du savoir et de l’apprentissage de la citoyenneté, protégée des pressions communautaristes et idéologiques.
26/09/2024
Suite aux élections législatives, la gauche n'est pas arrivée, à ce stade, au pouvoir car le Président de la République ne voulait ni d'un gouvernement en rupture avec sa ligne politique – bien que le pays ait désavoué clairement celle-ci dans les urnes – ni qu'on paraisse lui imposer un nom de Premier ministre en capacité de mener une autre politique.
Le gouvernement composé à l'initiative du Premier ministre nommé par le Président de la République est un gouvernement de droite assumée mordant sur le centre-droit : une coalition des défaits, qui prend à contrepied l'expression des électeurs aux élections européennes et législatives et dont la durée de vie se trouve placée, de facto, dans la main de l'extrême droite.
Le Président de la République a pris soin d'y placer certains de ses proches et très proches, dont à Bercy et à l'Industrie, et a souhaité donner des gages à la droite réactionnaire avec la personnalité proposée pour le Ministère de l'Intérieur. Dans l'ordre des symboles affichés, le Ministère délégué jusqu'ici en charge des Familles devient celui en charge de la Famille, le Ministère délégué aux Personnes handicapées passe à la trappe. Les portefeuilles clés sont donnés à la droite dure.
Au vu des équilibres issus des urnes à l'Assemblée nationale, et du non respect du vote des électeurs, les gauches vont naturellement déposer une motion de censure. Il apparaît cependant assez évident que le temps donné à ce gouvernement dépendra aussi du moment politique dans lequel l'extrême droite jugera opportun de se positionner pour le mettre à terre.
Quelle que soit sa durée de vie, et au vu des priorités affichées par l'exécutif, ce gouvernement ne pourra ni répondre à la forte demande de nos concitoyens en dépenses sociales pour sauver tout ce qui est en péril, et prioritairement les services publics, l'hôpital, l'éducation, ni mettre en œuvre les investissements nécessaires pour répondre aux défis posés par les conséquences du réchauffement climatique.
Face à ce gouvernement, les gauches peuvent passer de l'insuffisant et temporaire accord électoral du Nouveau Front Populaire – lequel ne rassemble pas toutes les gauches – à la recherche d'une véritable alliance politique construite sur une base programmatique à la fois renouvelée et clairement posée sur des fondamentaux, pour être en mesure de proposer une alternance solide aux prochaines échéances électorales et ainsi rallier une pleine majorité des suffrages.